Ernest Renan enregistré par Gustave Eiffel en 1891 - #CulturePrime, https://youtu.be/E99DEwni3x4. Cette voix malicieuse et enjouée, c’est celle d’Ernest Renan. Dans cette archive de 1891, le philosophe et historien s’extasie devant ce concentré de technologie que lui fait découvrir son ami Gustave Eiffel : le phonographe.
Archive conservée à la Bibliothèque nationale de France. Merci au service Son du département de l’Audiovisuel, BnF et au Service de la coopération numérique et de Gallica, BnF. Archives de la Parole, conservation : BnF, Département de l’Audiovisuel, service Son.
Dans Qu'est-ce qu'une nation ? (1882), Renan s’efforce de distinguer race et nation, soutenant que, à la différence des races, les nations s’étaient formées sur la base d’une association volontaire d’individus avec un passé commun : ce qui constitue une nation, ce n'est pas parler la même langue, ni appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est « avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore » dans l'avenir. Ce discours a souvent été interprété comme le rejet du nationalisme racial du type allemand en faveur d'un modèle contractuel de la nation. Pourtant, comme l'ont signalé Marcel Detienne et Gérard Noiriel, la conception par Renan de la nation comme un principe spirituel n'est pas exempte d'une dimension identitaire et conservatrice, au point que des penseurs nationalistes comme Maurice Barrès en firent leur précurseur. Le « plébiscite de tous les jours » défendu par Renan « ne concerne que ceux qui ont un passé commun, c'est-à-dire ceux qui ont les mêmes racines ».
Il marque la Bretagne de son souvenir dans deux belles demeures toutes deux labellisées "Maisons des Illustres" par le ministère de la Culture. Celle de Tréguier, maison de son enfance, est devenue son musée.
Le 27 février 1823 à Tréguier dans les Côtes-d’Armor, Ernest Renan voit le jour dans une famille désargentée. Son père, marin et républicain convaincu, a épousé la fille de commerçants royalistes installés à Lannion, la ville voisine. Dès son plus jeune âge, Ernest Renan est bercé par les opinions politiques et religieuses respectives de ses parents. Il a à peine cinq ans quand son père meurt noyé en mer au large d’Erquy. C’est sa sœur Henriette, son aînée de 12 ans, qui devient alors le chef moral de la famille.
Esprit libre, élève boursier à l’école des Frères de Lannion puis au petit séminaire de Tréguier, Ernest Renan impressionne ses professeurs. Ces derniers remarquent très tôt ses capacités intellectuelles et voient en lui un futur homme d’Église. En 1838, âgé de 15 ans, il termine son collège auréolé de nombreux prix d’excellence. Henriette, devenue institutrice à Paris, lui propose de la rejoindre.
Le voilà inscrit en seconde au séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet. Plus que la philosophie et la théologie, c’est la philologie (étude historique d’une langue par l’analyse critique des textes) qui intéresse Ernest Renan. Il se passionne pour les langues anciennes et, en plus du grec et du latin, apprend l’hébreu et le syriaque. L’étude des textes anciens ébranle la foi d’Ernest Renan, qui commence à émettre des doutes sur la Bible en tant que livre révélé. Cela ne l’empêche pas de recevoir la tonsure le 23 décembre 1843. Mais cinq ans plus tard, il renonce définitivement à sa carrière ecclésiastique et préfère devenir enseignant, avant d’être nommé chargé de mission en Italie pour y étudier des manuscrits grecs et orientaux.
Commémorations nationales : bicentenaire de la naissance d'Ernest Renan le 27 février 2023. Qu’est-ce qu'une Nation ? - Livres & Vous... (18/12/2020), https://youtu.be/SCCVHNO4Z80.
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